la sculpture au XV° siècle en Franche-Comté : expo à Dole et à Poligny
N'ayant pas de compétence en histoire de l'art suffisamment développée je donne içi le contenu de mon propos lors de l'inauguration. J'ai essayé dêtre pédagogue. Certaines et certains ce soir là ont bien voulu me reconnaître cette qualité.
Après les salutations et les remerciements d'usage ( mais nécéssaires et justifiés compte tenu du nombre de préteurs, de la qualité du travail de l'équipe mobilisée autour d'anne Dary et de la coopération avec la ville de Poligny), je trouvais à cette expo trois qualités:
-1°-Cette exposition favorise la découverte d'un foyer artistique en Franche-Comté pendant la courte période où nous étions "Bourgogne". La proximité des ateliers dijonnais de Claus Sluter puis de son neveu Claus de Werve;la prodigualité des grands Ducs ont favorisé l'éclosion non seulement à Dole, Capitale de la Comté d'alors mais aussi à Poligny siège de baillage et dans de plus modestes paroisses d'ensembles statuaires éblouissants . On ne peut pas s'empécher de penser à la fierté et à l'émotion du paysan de La Chatelaine ou de Biarne qui cherchant l'apaisement dans son église se trouvait en présence d'une représentation de Marie qui pour lui avait définitivement et jusqu'à son dernier jour le visage de la Vierge.
-2°- D'autre part cette exposition nous plonge dans l'histoire architecturale de Dole . Avec la statue de la Vierge à L'enfant des Cordeliers et surtout avec l'ensemble apostolique de la Chapelle saint Jerome, on mesure combien notre ville a été marquée par la statuaire d'influence bourguignonne .
Il faut replacer les apôtres et les prophètes du Collège saint Jérome dans le contexte d'alors. Il faut toucher du doigt la fierté retrouvée des dolois rentrant dans ce monument à la fin du XV° siècle alors que leur ville avait été saccagée par les troupes françaises en 1479. Cette chapelle, fille de Cluny a été sans doute le 1° batiment monumental reconstruit . L'influence de la Bourgogne est évidente(ainsi au regard de la Chapelle des Bourbons à Cluny) alors que nous étions depuis peu d'Empire.
C'est sans doute l'un des témoignages les plus tardifs de cet art né à la cour de bourgogne.
Cet ensemble exceptionnel va retrouver sa cohérence et son éclat. Nous pourrons le partager ensemble en décembre 2007 avec l'inauguration de l'Auditorium Karl Riepp .
La Collégiale, elle n'est plus d'influence bourguignonne. Les proportions ne sont pas les mêmes.Ce qui doit amener à l'émotion c'est la monumentalité et pas un décor fondé sur la statuaire. D'ailleurs cherchez les niches dans la Collegiale? Elles sont très rares.
-3°- Enfin je tire de cet exposition un enseignement pour les politiques culturelles en général et dont l'écho est tout particulier dans ce musée qui depuis deja longtemps défend la création contemporaine.
Comment ne pas imaginer que l'homme du XV° siècle habitué à la confrontation de la statuaire romane n'ai pas été étonné, interrogé, dérangé par cette imagerie si réaliste...et pourtant les maîtres d'alors ont tenu...les commanditaires ont tenu...et c'est grâce à cette tenacité qu'aujourd'hui nous les comptons dans notre patrimoine.
Alors tenons nous aussi.Défendons la création pour qu'elle soit l'objet des expositions de demain.
Pour conclure, je vais vous dire, madame le Conservateur, avec cette exposition, vous ouvrez les portes du temps. A titre personnel je trouve ce chemin plus enrichissant que tous les feuilletons de science fiction dont les chaînes de télévision nous abreuvent.
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